Je voudrais vous écrire ici un article sur les nuages!

Je trouve que le ciel est décidément une des choses les plus belles qu'il nous est permit de voir. Les nuages, qu'ils soient noirs, blancs, gris, compacts ou brumeux, soulignent la grandeur du ciel. Nous nous rendons compte de notre insignifiante taille par rapport aux choses naturelles de ce monde et surtout d'au-delà de ce dernier grâce à ces magnifiques formations d'eau qui gonflent, s'amassent, s'étirent, disparaissent...

Qui n'a pas déjà rêvé de marcher sur les nuages?
Qui n'a
pas déjà regardé le ciel pour y trouver des formes connues grâce à notre imagination?

Moutonneux, plats, bombés...toujours ils sont impressionnants tant par leur beauté, leur taille ou leur forme.
Ils su
rplombent les vallées, vont jusqu'aux plus hauts sommets des plus hautes montagnes, traversent les plaines en répandant leur ombre jusqu'à nous, ils transportent l'eau, ils charrient la vie et abreuvent la Terre. Ils font partit d'un cycle, immense, immuable. Ils sont nécessaires et prennent la couleur que le soleil veut bien leur donner: la lumière se dépose sur eux et soulignent leur douce présence.

J'adore
les nuages, sauf quand ils ne forment qu'une masse unicolore et uniforme qui occupent tout le ciel.

(
04 janvier 2009)

" Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."


Spleen de Baudelaire